Dans la pratique — les révolutionnaires se trompent toujours, parce qu’ils croient toujours la vérité trop simple, ont trop confiance en eux-mêmes et s’imaginent qu’ils ont trouvé et déterminé le terme du progrès humain ; tandis que le propre du progrès, c’est de n’avoir pas de terme, de n’atteindre ceux qu’on lui propose qu’en les transformant, de ne résoudre les problèmes qu’en en changeant les données.

In practical matters the revolutionary spirits always make mistakes, because they always believe truth to be too simple, because they are too confident of themselves, and imagine that they have found and fixed the end and aim of human progress. Whereas real progress is to have no end; is to reach those ends which one has put before one’s self, only to transform them; to solve problems only by changing their data.

Jean-Marie Guyau, Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, « Le risque métaphysique dans la spéculation », 1885